Sculpteur né en 1968, je me forme en autodidacte aux techniques du travail du métal dès l’année 2002.
De cette formation atypique, je tire une relation particulière avec la matière.
Chose peu courante, mon matériau privilégié, est, au départ, constitué de quelques clous hérités de la restauration d’une maison familiale.
Ce type de clous date d’avant 1850.
Mon travail
Lors de balades ou de déplacements, j’ai parfois le regard attiré par une grue qui fend le ciel au-dessus d’un bâtiment ancien. Là, je peux trouver quelques clous forgés, jadis, par la main de l’homme. C’est très différent que de trouver la matière première dans un magasin spécialisé. Il y a les tonnes à manipuler. Le danger d’un bâtiment qui menace ruine. Le travail à la tenaille et au pied de biche. L’utilisation de la hache pour dégager les clous impossibles à enlever autrement. La forme qu’ils prennent à ce moment-là est exploitée pour former le personnage. Cinq clous pour un personnage. Ces clous déformés par extraction au pied de biche ou à la tenaille ne sont pas ou peu retravaillés par la suite. Juste assemblés par soudage. De là jaillit l’expression. Les faire revivre, c’est pour moi, une manière d’entretenir la mémoire de ces gens qui les forgeaient en hiver et dont le geste humble témoigne de nos racines.
En 2006, une première exposition à la galerie Artpero de Crupet me permet de présenter mes réalisations. C’est le début de l’aventure jalonnée de nombreuses expositions et de belles rencontres en Belgique et à l’étranger.
Je puise mon inspiration en observant les gens qui se croisent, occupent un même espace mais vivent des expériences différentes… Les clous deviennent marcheurs, funambules, échasseurs … dans une architecture nouvelle faisant écho à l’ancienne. La magie opère. Le travail artistique est aussi une évasion. Je ne fais jamais de plan ou de projet avant de commencer. Je me lance. L’instinct, l’instant, le hasard sont instruments dans l’émotion de la vie d’atelier. Mes sculptures sont des histoires écrites, racontées ou ressenties par le public. Un regard qui prolonge les œuvres.